Graphie GEREC (ou phonético-phonologique)
Depuis les années 1970, le créole martiniquais fait l'objet d'une standardisation par un organisme nommé groupe d'études et de recherches en espace créolophone (GEREC). Les graphies étymologiques sont abandonnées au profit d'une graphie standardisée phonético-phonologique].
Cette graphie, qui est aujourd'hui la plus employée, est cependant largement critiquée par de nombreux segments de la population martiniquaise. La graphie phonétique rend en effet souvent le texte difficilement compréhensible par les locuteurs du créole, qui, étant tous alphabétisés en français, doivent faire un pénible effort de déchiffrement pour retrouver le sens des mots, comme le ferait un locuteur du français si ce dernier était écrit de manière purement phonétique. Par ailleurs, cette graphie est également critiquée sur un plan plus politique, ses détracteurs considérant qu'elle est motivée par des relents nationalistes et relève d'une volonté de faire passer le créole pour une lanque plus éloignée du français qu'elle ne l'est réellement
Le standard GEREC pour le créole martiniquais contient 24 lettres : a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, r, s, t, u, v, w, y, z. Il comprend également les signes diacritiques que sont les accents aigus et graves sur les lettres e et o pour noter les phonèmes /e/ (é), /ɛ/ (è) et /ɔ/ (ó). Contrairement à la graphie choisie pour le créole haïtien, le créole martiniquais supporte les accents é, et è.
L'orthographe selon le standard GEREC est phonétique. À chaque son correspond une unique lettre ou combinaisons de voyelles.
Le digramme ch est considéré comme une seule même lettre, notant le phonème /ʃ/.
De même, u et x sont peu fréquents en créole et sont souvent substituées respectivement par ou et par ks, kz ou z. Ex. « Par exemple : Xavier, est-ce que tu es là ? » devient « Pa èkzanp: Zavyé, ès ou la? ».
Une certaine confusion règne entre l'utilisation du r et du w, mais ces deux lettres sont bien distinctes.
Dans une syllabe où se trouve une voyelle arrondie (o, ou, on), on utilise w. Ainsi on a wou (roue). Dans une syllabe comportant une voyelle non arrondie (a, e, è, i, an), on ne se réfère qu'à la prononciation de la syllabe pour savoir s'il faut écrire r ou w. Ainsi, rat devient rat /rat/ et non « wat ». Gras devient gra et non « gwa » qui correspond plus à la suite /gw/ de Guadeloupe qui devient Gwadloup.
Dans le tableau ci-dessous ne sont recensées que les lettres qui diffèrent de leur emploi français standard :